Le syndicat mondial des footballeurs professionnels lance, mercredi 5 juillet, une campagne de prévention, soutenue par l’ex-international ivoirien Didier Drogba, contre ces trafiquants d’espoir, qui sévissent notamment en Afrique.
Leur existence n’est un mystère pour personne, et pourtant les faux agents de joueurs continuent de pulluler et de polluer le football moderne. « C’est une plaie ouverte pour tout le continent africain, s’alarme Stéphane Saint-Raymond, directeur de la communication de la division Afrique de la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro). La question [nous] préoccupe depuis de nombreuses années. »
En collaboration avec la Fondation Didier Drogba et l’Organisation internationale du travail (OIT), la Fifpro lance, mercredi 5 juillet, une campagne « de prévention et de sensibilisation pour la jeunesse africaine ». Fruit d’un travail commencé en 2021, ce projet « va permettre de libérer la parole pour mener plus spécifiquement des enquêtes », espère Stéphane Burchkalter, secrétaire général de la Fifpro Afrique.
« Tous [les joueurs] aimeraient devenir les futurs Sadio Mané, Victor Osimhen », assure Didier Drogba, en prenant pour exemple les vedettes du Sénégal et du Nigeria. L’ancien attaquant de l’Olympique de Marseille et de Chelsea, et star de la sélection ivoirienne, prête son image à la campagne qui, en une série d’exemples, sensibilise sur les agents frauduleux. Ces derniers profitant de la misère pour démarcher des jeunes hommes – et femmes – en leur promettant un avenir radieux.
« Le rêve vire au cauchemar »
L’ancien international camerounais, désormais président de la Fifpro Afrique, Geremi Njitap, a lui-même été victime d’une « personne mal intentionnée » au début de sa carrière. Sur les conseils d’un faux agent, il quitte son pays pour rejoindre Cerro Porteño, club d’Asuncion, la capitale paraguayenne. « La concurrence est tellement rude qu’il est nécessaire de croire ces agents, qui servent d’intermédiaires avec les clubs », poursuit l’ex-Lion indomptable.
Son cas n’est pas isolé. Selon les chiffres publiés par la Fifpro, 70 % des joueurs professionnels du monde entier auraient été contactés par de faux agents. « Le rêve est de faire une bonne carrière », résume Geremi Njitap. Un itinéraire qui passe presque automatiquement par l’Europe et ses championnats. « On veut une autre vie pour aider nos parents et notre famille », ajoute-t-il. Mais, comme bon nombre de jeunes Africains, la réalité est dure : « Une fois arrivé, je me suis retrouvé seul. » Lire la suite sur Lemonde.fr.