Le Dynamophile (para-halterophilie) Ano Adou Hervé est le premier athlète ivoirien à rentrer en lice aux Jeux paralympiques de Tokyo, ce vendredi 27 août 2021 (9h30), au Forum international de Tokyo. Alors qu’il prendra part à la dernière étape de qualification dite “la Finale”, le culturiste est confiant. Interview.
Comment se sent-on à 24 heures d’une entrée en lice au Powerlifting aux Jeux paralympiques ?
J’ai un état d’esprit serein, je suis venu pour la compétition, depuis le pays, je me suis entraîné pour cette grand’messe et j’ai hâte d’être d’y prendre part. Il s’agit de répéter ce que j’ai pu faire jusque-là et je prie Dieu pour que tout se passe bien pour faire ce que j’ai appris durant des mois et donner le meilleur de moi. A ce niveau, je suis serein.
Un mot sur les séances d’entraînement depuis votre arrivée à Tokyo ?
Je peux dire que les séances d’entraînement se passent bien. Avec le coach, nous avons un programme très spécifique que nous suivons, selon la programmation des organisateurs. Car, du fait de la pandémie de Covid-19, les heures sont bien définies et chaque pays passe pour ses séances. Depuis notre arrivée tout se déroule bien.
Au niveau des charges, arrivez-vous à faire mieux que les 168 Kg qui avaient valu votre qualification pour ces Jeux ?
Oui, depuis les séances, mes charges oscillent entre 155 et 172 kg. C’est dans cette fourchette que je me situe, et aussi selon l’enjeu, on va déterminer une charge définitive. Parce que l’objectif, c’est de soulever la charge la plus lourde. C’est pourquoi nous ne voulons pas nous contenter des charges de 145 et 150 kg, nous voulons soulever au-delà de 170 kg. Au mieux de la forme, la charge de 170 kg passe sans problème…
Une charge de 172 kg, c’est une médaille garantie au moins ?
(Rires). Au niveau du powerlifting, n’importe quelle charge peut donner une médaille. Tu peux soulever une charge de 150 kg et être médaille d’or. En clair, les 170 kg peuvent donner une médaille, peut être une chance de médaille pour la Côte d’Ivoire. Il suffit que je puisse réussir parfaitement mon développer-coucher sans soucis.
Que vous inspire ces Jeux qui se déroule en pleine crise de Covid-19, sans public, surtout ?
D’abord, pour un athlète de haut niveau, c’est un honneur de participer à cette olympiade. C’est d’ailleurs un rêve et par la grâce de Dieu, j’y suis et je suis très heureux. Je suis venu pour défendre valablement le drapeau ivoirien ! C’est ça mon objectif. Je veux être un digne ambassadeur de la Côte d’Ivoire. Avec la cérémonie d’ouverture, mardi, en grande pompe, malgré l’absence du public, je veux donner le meilleur de moi-même. Je suis déterminé à donner le meilleur de moi-même.
Vous aurez en face, huit poids lourds, lors de cette « finale » ?
Nous sommes tous des poids lourds, c’est pour cette raison nous sommes présents à Tokyo. Chacun a sa chance, tous les athlètes dans cette catégorie, nous avons eu à s’affronter aux phases de qualification pour Tokyo, donc nous nous connaissions plus ou moins. Chacun sera concentré pour réussir ses trois levées. En haltérophilie, ça se joue sur des détails, c’est une épreuve très complexe, et je peux dire qu’il n’y a pas de poids lourds et de poids faibles, chacun doit donner le meilleur de soi-même, pour pouvoir réussir ses trois passages. C’est ce qui est le plus important, en finale de powerlifting. Nous partons à chance égale pour pouvoir être sur le podium. Il n’y a pas d’intimidation, personne n’a peur de quelqu’un, parce que c’est un sport individuel, vous êtes seul face aux charges et rien d’autre. Sans prétention mise à part, je suis sûr de mes chances, même si le champion de la catégorie qui est un Nigérian soulève une charge de 221 kg. On ira le chercher lors des Jeux paralympiques. Mais je précise que le passé ne compte pas le jour-J.