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Sports Paralympiques : Le président de la FISP, Koné Adama « nous appelons le ministère à appliquer la loi »

Homme de droit et méticuleux dans ses affaires, Koné Adama président élu à la tête de la Fédération Ivoirienne de Sport Paralympique animé une conférence de presse. Il  a fait l’état des lieux de la crise et a dénoncé la position ambiguë du ministère des Sports et demande un total respect des décisions prise par la justice ivoirienne.

La Fédération Ivoirienne des Sports Paralympiques est en proie à des dissensions, qu’en est-il ?

Le motif de cette crise est simple. Il se trouve que des athlètes ont été victimes de certaines injustices et ces derniers ont saisis leurs présidents de club. Les négociations, le dialogue entre les présidents de club (parce que c’est l’ensemble des associations sportives qui forment la fédération) n’a pas abouti. Les présidents ne se sont pas entendus, ils sont allés en Assemblée générale. Il y a eu deux AG, la première AG s’est tenue le 11 Janvier 2017 et l’AG qui était élective s’est tenue le 11 Février 2017. Il y avait 4 candidats et j’étais parmi et j’ai été élu. Mais depuis lors, le président qui a été battu ne veut pas partir. Nous nous sommes retrouvés au tribunal et les décisions sont tombées. Je pense que quand il y a une crise le tribunal n’est pas la première destination, mais s’il a choisi cette option en nous assignant et que la décision est tombée, normalement dans un état de droit, on se soumet à la règle de droit. Donc pour moi aujourd’hui, il n’y a plus de crise puisque les procès sont terminés et que les décisions sont là.

Les troubles et contestations ont produit deux présidents…

Il n’y a pas deux présidents. Je suis le président de la Fédération Ivoirienne des Sports Paralympiques (FISP) selon les institutions de la République. Je pense que le ministère de la Justice est une institution crédible et qui donne des décisions crédibles. Le ministère de la Justice dit qu’on ne peut pas annuler l’Assemblée Générale qui m’a élu, donc je suis le président de la FISP. Il n’y en à pas deux. Mieux, aujourd’hui les huissiers sont en train d’exécuter. Les athlètes ont été victimes de certains abus, alors Tra Zié a été condamné pour abus portant sur plusieurs numéraires (J’ai mis les décisions à votre disposition). Selon les lois ivoiriennes, une personne qui est condamné ne peut pas diriger même un quartier, à plus forte raison une fédération. Donc nous ne pouvons pas dire qu’il y a deux présidents.

Depuis cette crise, vous ne bénéficiez pas du soutien de tutelle, le ministère des Sports…

Aujourd’hui, le ministère a une position ambiguë et c’est ce qui nous gêne. Il a fallu que je parle d’animer une conférence de presse pour que je sois reçu par le sous-directeur de la vie fédérale. Pendant ce temps, on reçoit Trazié. Si on ne le reçoit pas en tant que président, on le reçoit en tant que qui ? C’est pourquoi nous appelons le ministère à appliquer la loi. Les hommes en situation de handicap ont besoin de pratiquer le sport. C’est tout ce que nous demandons, nous ne voulons pas qu’on ait pitié de nous. Mais qu’on nous donne les moyens de nous exprimer et de vivre comme des êtres humains.

Après les jeux paralympiques de Rio 2016, flash-back sur Tokyo 2020 avec zéro médailles. Votre regard ?

En 2016, nous sommes allés avec 4 athlètes qualifiés, des athlètes qui se sont battus d’eux-mêmes pour obtenir leurs qualifications. On aurait même pu aller avec 5, mais nous étions 4 et nous avons obtenu une médaille, avec 3 finalistes. Malheureusement en 2021, nous n’avions pas de qualifications, nous n’avons eu que des invitations. Comprenez que nous avons régressé. Nous devons nous interroger. Mais nous avions prévenus les autorités que les personnes handicapées n’avaient plus accès aux sports. Toutes les chances de médaille de la Côte-d’Ivoire ne pouvaient plus s’entrainer. On a prévenu, ils ont refusé de nous écouter et après ils viennent se jouer au médecin après la mort. Plus tard, nous avons été appelés pour introduire les athlètes, mais ce n’était pas possible puisqu’ils n’avaient pas fait de compétition depuis 2016. Mais je pense que le meilleur reste à venir, car nous ne perdons pas la foi et c’est en encore possible.

 

 

Paris 2024 en ligne de mire, comment vous préparez-vous ?

2024, c’est maintenant qu’il faut s’y mettre, parce que déjà les championnats pour la qualification ont débuté ailleurs, mais il se trouve encore que ce sont les mêmes choses qui se présentent. Aujourd’hui nos athlètes ne sont pas encore dans les rangs et les mêmes choses vont se reproduire. Aujourd’hui, nous ne parlons plus de Fatoumata Diasso, une malvoyante qui a ramené une médaille d’or pour toute la fierté de la Côte d’Ivoire et c’est comme ça avec tous les autres. C’est pourquoi les personnes en situation de handicap disent ‘’NON’’, car trop c’est trop. Aujourd’hui le sport est un droit. L’article 30 de la convention internationale des droits relatif aux droits des handicapés le dit. Nous allons lever les obstacles qui sont face à nous afin que nous puissions pratiquer le sport pour notre mieux être. Si nous n’obtenons pas de gain de cause après cette rencontre avec la presse, puisque les portes du ministère nous sont fermées, la prochaine étape sera la Présidence de la République. Nous irons tous à la Présidence pour voir le Président Alassane Ouattara.

Et si la situation perdure jusqu’aux prochains JO ?

Monsieur le ministre, c’est vraiment un cri de cœur que les personnes handicapées de Côte-d’Ivoire vous lance, car elles n’ont pas accès aux sports, or nous avons beaucoup de potentialités. Monsieur le ministre avec la main sur le cœur, nous vous demandons d’appliquer la loi pour que nous fassions le sport à travers toute la Côte-d’Ivoire, car nous sommes victimes d’un otage. Les athlètes de Bouaké, San-Pero et autres sont là, ils ne demandent qu’à pratiquer le Sport. Ils veulent saisir leur chance pour faire valoir leur potentialité.

Qu’en est-il du Comité National Paralympique ?

Nous avons déposé le projet au ministère des Sports depuis 2017 et nous ne savons pas où se trouve aujourd’hui ce projet. Le sous-directeur qui nous a reçu ne sais même pas où se trouve le dossier. Le projet de création est arrivé au niveau de la DGAT où nous devons avoir un agrément, un courrier a été adressé à au ministre et nous attendons toujours son ‘’OK’’ pour que ce projet puisse voir le jour. Alors, monsieur le ministre nous attendons l’appel de vos techniciens pour voir la faisabilité de ce projet, afin que nous ayons une politique nationale inclusive, qui prend en compte tous les types d’handicap. C’est nous qui sommes en situation de handicap, c’est nous qui connaissons nos problèmes et nos solutions.

 

Propos recueillis par Ali Fama

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