L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, suscite un engouement particulier.
Outre son calendrier hivernal inédit, cette 34ᵉ édition de la CAN se distingue par la place centrale accordée à Rabat. Selon l’analyste marocain Yassine El Yattioui, ce choix répond à plusieurs impératifs stratégiques, logistiques et économiques.
Une concentration des infrastructures
Sur les neuf stades retenus pour accueillir la compétition, quatre sont situés à Rabat : le complexe sportif Prince Moulay Abdellah (69 000 places), le complexe Prince Héritier Moulay El Hassan (22 000 places), le Stade Al Barid (18 000 places) et le Stade Annexe Olympique (21 000 places).
« L’objectif est de prouver que l’Afrique peut organiser des compétitions de haut niveau, avec des standards comparables à ceux des tournois européens et mondiaux »
Une concentration qui rappelle celle du Mondial 2022 au Qatar, où la majorité des rencontres s’étaient déroulées dans un périmètre restreint. « Ce schéma permet de réduire considérablement les contraintes logistiques, notamment pour les déplacements des équipes et des supporters », explique Yassine El Yattioui.
Grâce aux infrastructures modernes, telles que la ligne à grande vitesse (LGV) et le tramway, la circulation entre les sites sera optimisée, garantissant un déroulement fluide de la compétition.
Un choix politique et économique assumé
Si d’autres villes marocaines comme Casablanca et Marrakech disposent également d’installations de premier plan, Rabat a été privilégiée pour une raison stratégique. Selon El Yattioui, cette décision traduit une volonté de renforcer le statut de la capitale en tant que pôle sportif majeur.
« Rabat a longtemps été perçue comme une ville administrative. En accueillant l’ouverture et la finale de la CAN, elle affirme son ambition de devenir un centre incontournable du sport marocain », analyse-t-il. Cette dynamique s’inscrit dans une politique plus large de rééquilibrage territorial et de développement économique.
L’impact économique de cet événement sera significatif. Le secteur hôtelier, la restauration et les infrastructures de transport bénéficieront directement de l’afflux massif de visiteurs. La CAN 2025 pourrait ainsi constituer un levier pour attirer des investissements durables dans le tourisme sportif.
Un test grandeur nature pour le Maroc
Au-delà de l’organisation, cette CAN représente un défi de taille pour le Maroc, qui devra démontrer son expertise en matière d’événements sportifs d’envergure. L’attention sera d’autant plus grande que la sélection marocaine, après son parcours historique en Coupe du monde 2022, sera très attendue par le public.
« Un bon parcours des Lions de l’Atlas renforcerait l’attractivité de la compétition et stimulerait encore davantage l’engouement populaire », estime El Yattioui.
Enfin, cette édition sera aussi une vitrine pour le football africain.
Avec des infrastructures modernisées et une organisation millimétrée, le tournoi pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la CAN. « L’objectif est de prouver que l’Afrique peut organiser des compétitions de haut niveau, avec des standards comparables à ceux des tournois européens et mondiaux », conclut l’analyste.
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En concentrant une grande partie des rencontres à Rabat, le Maroc mise sur une logistique optimisée et des retombées économiques durables, tout en affirmant son ambition sur la scène footballistique internationale.
Othniel KOUASSI (Stagiaire)